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Desideratio

jusqu'au 30 octobre 2020

La galerie a le plaisir de présenter les œuvres de Natacha Nikouline
 jusqu’au 30 octobre 
dans le cadre de sa seconde exposition personnelle à la galerie : « Desideratio ».

Et l’éclat des astres ? Que peut-on en faire, ici-bas ?
Si les photographies de Natacha Nikouline se placent sous le regard du desideratio latin, ce n’est probablement pas pour choisir entre l’une et l’autre des étymologiques contradictoires du mot. Recherche de l’étoile perdue ? ou abandon de sa quête?

Ici, c’est la dialectique elle-même qui importe. Sur un fond outrenoir, outrebleu, outrerouge ou en pleine nature, des objets familiers se détachent avec la netteté squelettique de leur lumière. Flacons de verre, masques mortuaires, fruits splendides, draps blancs, rosbifs, oiseaux morts. D’où viennent-ils ? Que font-ils là ?
Vers où vont-ils ? Pourquoi se rencontrent-ils ?

Chaque composition étonne, au sens courant et au sens fort, comme un coup de tonnerre. Les éléments jaillissent sur un puits sans fond de silence et de possibilité de sens. Ils ont l’éclat de la coupure. Le cadavre d’un oiseau est si sec qu’il ressemble à des arrêtes d’argent. Une main a beau être coupée, elle se présente à nous dans la tension hyperréaliste de sa vie, à fleur de peau, les veines en mouvement. Eclat des astres du désastre, ou peut-être des deux ? L’œuvre nous fait entrer dans un espace où s’exhibe l’impossible, ce qui ne peut pas avoir lieu et pourtant se présente à nos yeux, entre insolence, douleur et gravité.

Une racine qui ne peut pousser sur une table en bois, un drap qui s’en va danser avec le feu et l’eau.
Natacha Nikouline approche alors la vérité des apories poétiques qui brûlent dans notre nulle-part intime.
A chacun de traverser cette rétrospective «où l’aspiration de l’abîme fait rage (…) debout au cap du grand sommeil/
Ecartelé vivant déchiré de soi-même/ Centre en exil de tout »

Hélène Fresnel, poète, critique d’art, agrégée de lettres modernes. Auteure du recueil Une terre où trembler, à paraître aux Editions de Corlevour en février 2020. Citation de Roger Gilbert Lecomte.


Biographie 

Née le 21 avril 1980 à Neuilly-sur-Seine, Natacha Nikouline est une photographe et artiste plasticienne prometteuse. Elle est française, vit et travaille à Paris.

Elle est la descendante de deux familles illustres de marchands de Moscou : les Bakhrouchine et les Chelnokov qui comptent parmi elles nombre de mécènes et de collectionneurs d’art et même de photographes, tels que Serguei Vassilievitch Chelnokov (1861- 1924) et son arrière-grand-père Fiodor Chelnokov, frère du dernier maire de Moscou avant la révolution (Mikaïl Chelnokov), dont les clichés et stéréoscopes ont été exposés à Moscou et ont fait l’objet d’une récente exposition à la Mairie de Paris en Juin 2016. Une exposition à l’occasion de laquelle Natacha a pu découvrir et renouer avec une des branches de la famille exilée au Danemark au sortir de la Révolution. En effet, parmi les thèmes qui influencent son travail, on retrouve l’éclatement familial et la recherche des origines familiales et artistiques.

Natacha Nikouline a développé son inspiration artistique très jeune à travers les peintures de sa grand-mère et des amis intimes de celle-ci : Lev Tchistovsky et Irene Klestova, peintres réfractaires aux modes de leurs temps, fidèles, tout au long de leurs carrières, à un classicisme teinté de nostalgie et de décadence. Leurs oeuvres meublent sa demeure d’enfance à Chantilly. Irène, en particulier, fut très proche de la petite Natacha ; elle la considérait comme sa propre petite-fille, et c’est dans son atelier que l’univers si particulier de la photographe allait se construire.

 

voir son portfolio 


Infos pratiques

Desideratio – Natacha Nikouline

Exposition jusqu’au 30 octobre 2020

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